ADULTE-ERE

Parmi les éléments de langage utilisés par un certain parti politique (réactionnaire en terme de moral, on peut probablement tout faire du moment que ce soit derrière des volets fermés) pour tenter de discréditer ses adversaires, voilà-t-y pas qu'une fête dans un établissement de nuit parfaitement respectable peut-être ridiculisée au motif qu'il est installé dans une ancienne sex-shop.

 

J'ai gardé la nostalgie des premières sex-shops installées dans les quartiers de prostituion (la rue Saint-Denis, entre Pigalle et Blanche, autour des gares parisiennes). Elles étaient assez glauques, pas toujours très confortables (le projecteur Super 8 ronronnant derrière vous pour Rodox ou Climax), il valait mieux ne pas regarder où l'on mettait les pieds, mais elles respiraient la transgression de l'interdit et le goût de liberté qui régnait à l'époque.

 

Puis vint le temps du passage à l'industriel, les magazines et les albums cédèrent la place aux cassettes vidéo, puis au CD-roms, les gammes de sex-toys s'enrichirent de toute la production du sud-est asiatique, et, la couleur rose chair dominant me laisser penser que ces boutiques étaient devenus des sortes de boucheries.

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Logique capitaliste oblige, certaines ont même réussie à se présenter comme des « supermarchés du sexe ».

 

La mode est, aujourd'hui, aux « Love shops ». J'y trouve une ambiance bien plus libertine, des produits de meilleurs qualités et des rencontres quelques fois possibles avec des femmes ou des couples, évolution des mœurs oblige, certains clients et clientes n'étant plus honteux. Ce qui me semble de bon augure pour l'avenir.

 

Un grand nombre de « sex-shops » est aujourd'hui condamné à la faillite par la faute de l'Internet, des travaux d'aménagements qu'elles n'ont pas faites, d'un accueil qui n'est pas toujours à la hauteur.

 

Dans les années qui viennent, surtout dans la capitale, un grand nombre vont devoir se reconvertir. Faudra-t-il que les activités qui trouveront dans ses boutiques restent stigmatisées par cette infamante origine.

 

Un certain parti politique aurait mieux fait de se taire... à moins qu'il ne joue à un jeu bien connu des étudiants : placer un mot un peu compliqué et hors sujet dans un discours. « Sex-shop » comme « Libertin » sont aujourd'hui des connotations négatives qu'il est bon d’attribuer ses adversaires.

 

On peut en pleurer, mais il faut sans doute mieux en rire !

Mar 1 mai 2012 Aucun commentaire