ADULTE-ERE

Le plus difficile fut d'y entrer. Non pas qu'il fallut négocier l'entrée avec l'hôtesse, au contraire, elle fut immédiatement accueillante, "à la bonne franquette". Mais quand on vous donne une adresse sur un quai de Bordeaux, vous cherchez la porte d'entrée sur le quai. Mais si vous trouvez bien deux portes, pas de sonnette, pas de judas, juste un coup d'œil sur la blanchisserie de l'établissement.   Non, si l'adresse est bien donnée sur le quai, il faut tourner dans la petite rue à droite, pour trouver l'entrée du Club 15.   L'entrée donne directement sur le bar. La soirée que j'y ai passé était la soirée buffet. A 9 heures, la salle, assez vaste était pleine de couples qui se restauraient… une bonne soirée avec du monde, mais je n'avais encore rien vu.   Le Club 15 est un établissement de bain… J'y entrais en conscience tout en sachant que ce n'est pas mon type de boîte favori. La raison essentielle à ce goût moyen pour les saunas est l'uniforme qui vous est distribué : serviette ou sortie de bains… moi qui suis un grand amateur de lingeries fines, les tissus éponges maintes fois lavés me semblent assez loin d'un érotisme bon ton.   Mais puisque j'étais là, je n'allais pas bouder mon plaisir.   Bon ou mauvais point suivant son taux d'addiction, le Club 15 ne réserve qu'un faible espace au libertin fumeur (une petite cage au milieu du bar), mais prend soin toute la soirée de votre paquet de cigarette en le conservant bien au sec derrière le bar.   Le temps d'évaluer les couples présents, les clients sont des clients matures, des adultes consentants,  je passe un rideau pour découvrir l'univers coquin offert par le Club 15.   D'entrée, un immense (au regard de la taille d'autres que j'ai pu utiliser) jacuzzi plein, déjà au moins une trentaine de personnes avec au coup d'œil, un équilibre relatif entre hommes et femmes. Certains sont sur leur "quant'à soi", d'autres déjà bien engagées dans des épreuves qui n'ont rien du dos ou du crawl. La luminosité est celle d'une piscine, aucune zone d'ombre, tout pour satisfaire le voyeur ou l'exhibitionniste.   Passée cette grande salle, des douches collectives, un jacuzzi plus petit et lui, dans l'obscurité, un hammam, deux saunas (un petit et un grand), des chaises longues dans les passages. J'opte pour le grand sauna où je me trouve avec une femme qui satisfait assez à mes canons esthétiques. Nous engageons la conversation… mais patatras, une jeune femme suivie de plusieurs hommes en érection envahissent l'espace. Je jette un coup d'œil à mon interlocutrice, elle hausse les épaules, elle sort, je sors aussi.   "Il y a des femmes qui aiment ça…", dit-elle. Tant pis pour le sauna, j'y reviendrai plus tard.   Un escalier au fond, nous sommes dans un club au modèle montant.   Un premier étage, des coins câlins, des chambres, un labyrinthe obscur même. On touche, on frôle dans le noir.   Et encore un escalier, encore un étage. Des coins câlins et même un petit amphithéâtre d'une petite quinzaine de place qui donne sur un grand sofa de quoi laisser une large place au spectacle.   Après avoir fait le tour de maison, il est temps d'en goûter les charmes…   Un soirée exceptionnelle ou une soirée normale, c'est vrai qu'il y avait du monde, du monde actif. Je ne peux pas juger sur une première visite. Je devrais y retourner à l'occasion d'un prochain séjour à Bordeaux.   Mais, mis à part le malheureux épisode du sauna, il y a quelques fois des hommes trop pressant et des femmes trop pressées, l'ambiance est plutôt bonne enfant… un couple ou une femme débutant devrait y faire une bonne expérience, des amateurs experts y passer de bonnes soirées.   Mon seul et sempiternel regret : on n'ouvre pas un peignoir de bain comme on détache la jarretelle d'un bas, comme on dégrafe une guêpière, qu'on observe l'échancrure d'un corsage ou la pause de jambes gainées au repos.   Le Club 15 ne dispose pas de site Internet, donc pas de photo.