ADULTE-ERE
Chose promise, chose due. J'ai un peu de temps, alors j'en profite pour réhabiliter le mot "con".
"Putaing Cong", sous une forme gentille ou injurieuse, le con c'est un imbécile ou une crapule.
Et pourtant, Mathurin Régnier (1573-1613) nous rappelle que ce ne fut pas toujours le cas
Eloge du con
O con gentil, con mignon, con joly,
Con rondelet, con net, con bien poly,
Con ombragé d'un petit poil folet,
Con où il n'y a rien de difforme ou laid,
Con, petit con, dont la bouche vermeille
A fait dresser à main grand vit l'oreille ;
Con que l'on doit, plus qu'un saint, tenir cher,
Quand ainsi faict ressusciter la chair.
O con, qui peult à ta louange tendre ?
Où est l'engin qui te puisse comprendre ?
Con est d'amour le trésor et domaine,
Con, la forge de quoi nature humaine
Faict ses divins et excellents ouvrages,
Con est de mort séparant les dommages ;
Con est la fin dont l'amour se couronne,
Con est le prix dont l'amour se guerdonne,
Somme, le con, quand tout est bien compris
Sur le surplus doit emporter le prix.
Il est bien vrai que l'?il l'amour attire,
Mais le con est l'amour qui se désire.
Or de la bouche elle a bien bonne grâce
Et croy pour vray que la première place
Doit obtenir au service du con,
Car trop mieux qu'autre elle sçait la leçon
Pour refuser ou accorder l'entrée
De l'amoureuse et plaisante contrée;
Touchant la main elle est propre et aducite
Pour con servir de loyale conduite,
Estre près de luy, et prompt à ses affaires
Les plus secrets et les plus nécessaires.
De ce tétin il n'en faut point mentir,
Je ne sçay quoi à qui le c?ur sentir,
Prochain parent et de nature mesme
De ce con cy, qui est cher comme cresme,
Quand au regard de sa cuisse, bien faicte,
Blanche, élevée, ronde, dur et refaicte,
C'est le beau lit où le con se repose,
Ce con plaisant, ce con tant digne chose,
Que je puis dire, et sans imputer vice
Au résidu, tout faict pour son service :
- " Doncques ce corps entier au départy,
- Je prends le con pour le meilleur party. "
J'aime tous les "cons"