ADULTE-ERE

Qui sait qu'un soutien-gorge est composé, en moyenne, d'une trentaine de pièces ? La lingerie nécessite un savoir-faire et une technique que la Ville de Bourges a souhaité mettre en lumière.

 

Ainsi, du 18 avril 2010 au 6 mars 2011, le Musée des Meilleurs Ouvriers de France de la Ville de Bourges consacre une exposition à la lingerie : de quelques états de la parure et du corps. L'occasion de découvrir l'univers de la lingerie et des rapports de l'individu à son corps. L'exposition dévoile une cinquantaine d'oeuvres anciennes et contemporaines.

 

Une exposition scindée en trois temps

 

En premier lieu, une partie historique aborde une lingerie modelant le corps par le port de tournures, crinolines ou encore de corsets. Sont également exposés des bas, des jarretelles, des jarretières, un costume de bain ou encore la fameuse culotte "Petit bateau".

 

La dentelle au sein de la lingerie est mise en lumière par la présentation d'empiècements pour des combinaisons ou des bas de pantalon de femmes.

 

Enfin, des productions de grands créateurs tels que Chantal Thomass ou encore François Tamarin, Meilleur Ouvrier de France 2004, sont exposées. A noter également la présence de la Maison Cadolle, créatrice du soutien-gorge qui a prêté pour cette occasion des pièces du début du XXe siècle ainsi qu'un corset de 2009.

 

Puis, vient la mise en valeur du travail des Meilleurs Ouvriers de France avec la présentation de cinq chefs d'oeuvre et créations de "MOF Lingerie" : Aurore Guillot, Denyse Rousseau, Huguette Lambert, Marguerite Vinçon et François Tamarin.

 

Pour terminer, une dernière partie de l'exposition est dédiée aux créations contemporaines, nous pouvons admirer les oeuvres de Danièle Tournemine, Anne Yvonne Bureau, Véronique Zimmermann et George René Baillet.

La lingerie et le rapport au corps

 

Le mot "lingerie" vient du lin, le matériau traditionnel, en Europe, pour les vêtements de dessous. La finesse du tissage et du fil sont alors des gages de qualité et de confort. La lingerie désigne donc les vêtements de dessous, portés sous d'autres vêtements.

 

Dans un premier temps, l'habillement se définit par superposition de vêtements identiques, celui de dessous se spécialisant progressivement. D'un vêtement de dessous, on attend confort, maintien, protection thermique et visuelle. 

Les vêtements de nuit portés à même la peau, s'inscrivent aussi dans le domaine de la lingerie. Ils se généralisent au XVIIIe et surtout au XIXe siècle. Si la chemise règne pendant bien longtemps, le pyjama s'impose comme vêtement de nuit après la première guerre mondiale.

 

Les chaussettes, les bas et les collants font aussi partie de la lingerie.

 

De la Renaissance à la Première Guerre Mondiale, le maintien de l'attitude, accompagné du port de vêtements contraignants, en particulier le corset pour les femmes, entraîne, pense-t-on, à la morale et à la vertu. Le corps délacé abandonnerait toute discipline, et surtout la morale.

 

A partir du XIVe siècle, le vêtement va façonner le corps, parfois en constituer des appendices, le masquer sous des volumes factices, ou encore en accentuer certaines lignes ou certaines courbes. 

 

A la Révolution et dans les années 1920, le corps féminin est très en longueur, les rondeurs sont estompées au maximum.

 

Dès l'Ancien Régime, cependant, à côté des vêtements de ville, exerçant une contrainte sur le corps, on note l'apparition dans la mode de vêtements d'intérieur souples, confortables et chauds. Balzac écrivait en robe de chambre ! Aujourd'hui, cette mode perdure dans les pyjamas d'intérieur et vêtements "cocooning"...

 

Actuellement, le maintien recherché vise surtout à ce que le corps garde une apparence svelte et tonique. Cependant, depuis les années 1980, les vêtements "de dessous" se portent de manière visible : le T-shirt, à l'origine sous-vêtement masculin, est omniprésent. Le "Marcel" s'impose. Le corset se porte en dessus et les bretelles de soutien-gorge sont bien visibles, sous des débardeurs qui laissent les épaules nues.

Mer 21 avr 2010 Aucun commentaire