Lorsque qu'une interlocutrice ou qu'un interlocuteur curieux, profitant de ma culture érotique (réelle ou supposée) m’interrogeait sur quel livre érotique lire pour débuter, j'avais coutume de répondre : la « Vénus érotica » d'Anaïs Nin ou « Les mémoires d'une chanteuse allemande » de Wilhelmine Schröder-Devrient. Une série de nouvelles décontractées et un texte joyeux.

Pour de multiples raisons, je pense qu'il n'est pas utile, surtout s'il s'agit de lecteurs peu expérimentés d'orienter vers des textes souvent verbeux(même s'ils sont passionnants) comme « Justine » ou « Juliette », des textes qui demandent être replacés dans leurs contextes comme « Emmanuelle », des textes par trop spécialisés comme « Histoire d'O » ou « Les 120 jours », des textes admirables mais par trop noirs comme « Le Mort » ou « L'Histoire de l'Oeil ».

L'avantage avec la culture, est que l'on n'est jamais en peine de découvertes.... et un titre important m'avait jusqu'ici échappé. Je dois même l'avouer, je n'en avais jamais entendu parler : « Histoire d'une fille de Vienne racontée par elle-même ».

Un titre qui vient s'ajouter aux deux premiers titres pour débutants.

S'il devait être publié aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il ne passerait pas la censure du « politiquement correct », mais qu'importe puisqu'on peut le trouver au format poche chez Folio.

Le curieux y trouvera un tableau sociologique de la capitale autrichienne autour des années 1900.

Tout tant à prouver que la vie n'y était pas toujours rose, mais la petite jeune fille qui s'y met en scène qui pourra, un jour écrire : « Tout ce qu'une femme peut faire dans un lit, sur une table, une chaise, un banc, contre un mur ou dans l'herbe, dans l'encoignure d'une porte ou dans une chambre de passe, dans le train, dans une caserne, au bordel ou en prison, je l'ai fait. De tout cela, je ne regrette rien. »

Elle aurait bien tort de regretter tant la description de son éducation sentimentale, sexuelle et …. professionnelle, n'est pas sans gaité. Elle qui aura pour vocation de devenir une très très vieille prostituée revenant sur son passé.

Le livre se lit d'un trait, d'ailleurs sans chapitres, il ne vous en laisse pas le choix. C'est une succession de tableaux dont l'explication se trouvera sans doute dans une des dernières expériences de l'héroïne. Laissons au futur lecteur la lecture de ce passage assez cocace.

Trois femmes pour trois titres érotiques à découvrir, la mariée était trop belle si je n'avais découvert à la lecture de la préface que, si l'existence deJosefine Mutzenbacher, prostituée viennoise est attestée, l'auteur du livre ne serait que...... l'auteur de « Bambi », oui celui qui perd sa maman dans un film de Walt Disney. Un auteur qui savait faire le grand écart.