En commentaire de l'article paru sur le site du Nouvel Obs 

L'article paru sur le site du Nouvel Obs m'a laissé une impression mitigée. L'auteur rend compte d'une vision du libertinage que je ne lui conteste pas. D'abord, c'est la sienne et elle est respectable, ensuite, il est, çà et là, des notations que j'approuve. Pourtant ce texte m'insastisfait.

Qu'à travers un statut d' « ancien libertin » : « J'ai été libertin, j'ai connu l'ivresse, les soirées privées luxueuses et les bons endroits » pourquoi termine-t-il sa phrase par ce deux points ouverts « :Jamais, je n'ai trouvé le raffinement ni les beaux esprits. » !

Qu'il ait pu changer de style de vie et entrer, comme il l'indique dans son dernier paragraphe dans une vie amoureuse plus conformiste, doit-il pour autant cracher dans la soupe et faire du libertinage contemporain, un nouveau monde d'aliénation.

Il n'est pas de « meilleur des mondes », et les « Mondes libertins » ne sont pas plus que les autres des « Mondes de bisounours ». On peut garder la nostalgie d'un certain temps, mais pas celle de tous les temps. On peut critiquer certaines dérives contemporaines tout en constatant qu'il est dangereux de généraliser et que tirer d'une vision étroite des « réseaux sociaux de rencontres », des conclusions définitives, évite surtout de poser des questions et de tenter de replacer la démocratisation de pratiques jusque là réservées à des « élites » dans des mutations consubstantielles à la société de l'information et de la communication.

Devra-t-on en conclure que le libertinage contemporain ,'est que le succédané d'un mythe qui plonge dans le fond des siècles même si la référence reste, au moins en France, celle du XVIIIème ?

Il y a beaucoup à dire sur le sujet !

(à suivre)....

Il vaut mieux avoir vu avant de lire : Sauvages Seventies

Post 1 : Les critiques

« En 1970, quelle femme.... ».

Curieux de voir commencer un documentaire par ce qui aurait pu être sa séquence de fin.

Quand en « 1974 », sort le film « Emmanuelle », il y a déjà longtemps que la « Révolution sexuelle » est en marche depuis déjà un certain temps. Et ce n'est pas une « mauvaise » adaptation par un tâcheron du cinéma publicitaire d'un « mauvais » roman (mais tout le monde a pu rêver un jour sur des romans de gare, moi le premier) qui peut marquer le débit d'un mouvement commencé depuis déjà longtemps.

Peut-être qu'en montrant comment, un jeune lycéen, mineur et interne, finit par se passionner par ce sujet et être, comme un certain nombre d'autres, un « petit » acteur de la mutation du passage des années 60 au années 70.

En vrac :

Le Petit Larousse (pendant longtemps le seul accès, et encore, aux mots d'argots – qui n'a pas cherché couille ou bite dans le Petit Larousse a manqué une partie de sa jeunesse)

Petit Larousse (édition 1968)

Les Folies de Paris Hollywod (et autres publications vendues sous le comptoir : « Ah non, c'est pour mon grand-père »fait dire le scénariste au « Petit Spirou ». Il est vrai qu'aujourd'hui Internet ouvre à une large culture mais encore faut-il savoir se cultiver!)

Les pions : de jeunes adultes majeurs qui vous accompagnent tout au long de votre existence recluse et quand l'air du temps les mettent en chaleur, ils vous refilent une partie de cette chaleur)

Paris-Hollywood, décembre 1968

Le gaullisme et la chape de plomb morale dont la « Tante Yvonne » était l'héroïne et André Malraux (hélas!), le bouffon.

L'influence américaine à travers deux mouvements : « Les beatnicks » ("Sur la Route") d'abord, les «Hippies » ("Le petit livre rose") en suite... (années 50, années 60) qui nous rappelaient qu'un peu plus jeunes nous avions bouffés de la Guerre d'Indochine ou de la Guerre d'Algérie sans avoir le droit à la parole. Il fallait bien que l'on se rattrape - et nous partions contre les Colonels Grecs ( « Visitez la Grèce, ses Colonels, ses tortures, sa messe obligatoire ») et nous voguions sur un  « Bateau pour le Vietnam ».

Notez bien que toutes ce références précèdent Mai 68 et ce n'est pas un hasard.

Alors Emmanuelle ?

Le roman d'Emmanuelle Arsan est paru en 1959, en édition clandestine, chez Eric Losfeld. Dix ans qu'il circulait sous le manteau avant d’atterrir dans l'étude d'un lycée, gratuit, laïque et pas obligatoire (les fils de bourgeois y étaient nettement plus nombreux que les fils de prolos).

Mais il n'y atterrit pas tout seul. A dire vrai, il fallu le film pour y voir un chef d'oeuvre. Sur le moment il fut noyé sous un flot de papier autrement plus riche :

• Hara-Kiri qui non seulement parlait de chattes et de bittes, mais les illustrait,

  

  Hara-Kiri (octobre 68, c'est la rentrée !)

• Planète et Plexus (ah si Pauwels avait été un homme de Gauche cela se saurait)

  

  Le numéro d'octobre 68 consacrait un interview à Emmanuelle Arsan

pour les magazine

et pour la littérature (on fera bref)

• Sade dans l'édition de Jean-Jacques Pauvert

  
  

  Oeuvres complétes

• Bataille et l'Histoire de l'oeil

  
  

• L'Histoire d'O

  
  

• Sexus d'Henri Miller

  
  

• La Venus Erotica d'Anaïs Nin

  
  

On pourrait en ajouter encore beaucoup d'autres à la liste. Mais une chose est sure, c'est que ce n'est pas le « Lagarde et Michard » qui nous a fait rêver.

Ils manquent les références politiques. Elles viendront dans un prochain billet.

Quand à la pauvre Emmanuelle ?

Si j'avais eu le final cut de ce documentaire, « Emmanuelle » aurait été ma référence de fin. Le film est retiré de l'affiche du cinéma des Champs Elysées qui l'avait projeté en exclusivité pendant 553 semaines.

Comme les « 55 jours de Pékin » ne résument pas la colonisation de la Chine, les 553 semaines ne résument pas la grande phase d'euphorie sexuelle de la fin des années 60, début des années 70 ;

Mais cette fin viendra en son temps.

Je ne suis pas un téléspectateur très régulier et il m'arrive bien souvent de manquer des émissions qui auraient pu m'intéresser. Sans regrets, on ne peut pas passer son temps devant le petit écran (devant celui d'un ordinateur, non plus!).

Mais la magie de l'Internet est telle que, grâce en l’occurrence d'un réseau social (dont il ne faut prononcer le nom), m'est livrée à domicile un documentaire dont j'avais manqué la diffusion.

J'aurai cru, avant de le visionner, céder à une certaine nostalgie. Il n'en est rien. Même s'il me rappelle le « bon vieux temps », chaque séquence justifie un commentaire de ma part... On peu aller beaucoup plus loin dans le commentaire.

Me voilà donc devant un certain nombre de posts potentiels. Mais avant ceux-ci, il vous faudra vous aussi découvrir ce sujet :

Un nouveau retour sur l'existence d'une économie « libertine » qui, au même titre que les autres, ne fait que confirmer l'existence d'une pratique pour certains, d'une philosophie de vie pour d'autres.

Une fois encore, même si mes choix idéologiques me porteraient plus vers un monde idéal où tout serait gratuit, je ne peux que constater que l'existence de cette économie est un passe obligé à la reconnaissance sociale de pratiques que la « Morale » est censée réprouver.

Sous la pression de l'extrême-gauche, la communauté homosexuelle a fini par s'affirmer, et, même si tout n'est pas parfait dans le meilleur des mondes, elle existe et même les institutions reconnaissent son poids économique.

Une preuve, parmi d'autres, une recherche faite sur le contenu d'un Comité Régional de Tourisme français. Même si les réponses sont moins nombreuses qu'on aurait pu l'imaginer, la présence d'une communauté aux pratiques spécifiques (et respectables) est objective :

Si cette économie existe, alors ses acteurs créent de la richesse, payent des salaires, des taxes, participent à l'économie locale...

Alors pourquoi seraient-ils discriminés comme « L'Equatorial  Sauna » d'Evreux (mention libre de toute publicité)qui s'est vu refuser, alors qu'il recherchait deux salariés, de voir son annonce publiée par Pôle emploi au motif qu'il figurait dans le contenu le mot « libertin ».

Autant il peut être discriminant de faire figurer dans une annonce une référence au sexe, à l'âge, à la religion. Le bon sens suffit, il est peu probable qu'un musulman ou un juif postule à un poste dans une charcuterie spécialisée dans l'andouillette. Rien ne m'empêche de penser qu'ils ont tort (parce que c'est bon), mais je respecte leurs choix.

Mais doit-on cacher la nature d'un établissement pour des motifs purement moraux surtout si celui-ci est parfaitement légal ?

Le fait de spécifier qu'il est libertin n'est certainement pas une discrimination à l'emploi, il est juste d'annoncer la couleur et de permettre à celui qui choisirait d'y postuler, de pouvoir le faire en toute connaissance des choses.

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Les britanniques disposent d'un outil de recherche le « Sex Census », un questionnaire porté sur 25 000 personnes pur observer leurs sexualités.

Quels rapports avec la sexualité des français ? Mais la validité scientifique d'un tel échantillon permet sans doute quelques comparaisons.

Au nombre des résultats : le « Top Ten » des fantaisies sexuelles par sexe

En sixième position, la femme place : "porter de la lingerie sexy”. Sexy, coquine ou érotique ?

L'homme place lui le “bondage”. Dominant ou soumis ?

Parmi les éléments de langage utilisés par un certain parti politique (réactionnaire en terme de moral, on peut probablement tout faire du moment que ce soit derrière des volets fermés) pour tenter de discréditer ses adversaires, voilà-t-y pas qu'une fête dans un établissement de nuit parfaitement respectable peut-être ridiculisée au motif qu'il est installé dans une ancienne sex-shop.

J'ai gardé la nostalgie des premières sex-shops installées dans les quartiers de prostituion (la rue Saint-Denis, entre Pigalle et Blanche, autour des gares parisiennes). Elles étaient assez glauques, pas toujours très confortables (le projecteur Super 8 ronronnant derrière vous pour Rodox ou Climax), il valait mieux ne pas regarder où l'on mettait les pieds, mais elles respiraient la transgression de l'interdit et le goût de liberté qui régnait à l'époque.

Puis vint le temps du passage à l'industriel, les magazines et les albums cédèrent la place aux cassettes vidéo, puis au CD-roms, les gammes de sex-toys s'enrichirent de toute la production du sud-est asiatique, et, la couleur rose chair dominant me laisser penser que ces boutiques étaient devenus des sortes de boucheries.

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Logique capitaliste oblige, certaines ont même réussie à se présenter comme des « supermarchés du sexe ».

La mode est, aujourd'hui, aux « Love shops ». J'y trouve une ambiance bien plus libertine, des produits de meilleurs qualités et des rencontres quelques fois possibles avec des femmes ou des couples, évolution des mœurs oblige, certains clients et clientes n'étant plus honteux. Ce qui me semble de bon augure pour l'avenir.

Un grand nombre de « sex-shops » est aujourd'hui condamné à la faillite par la faute de l'Internet, des travaux d'aménagements qu'elles n'ont pas faites, d'un accueil qui n'est pas toujours à la hauteur.

Dans les années qui viennent, surtout dans la capitale, un grand nombre vont devoir se reconvertir. Faudra-t-il que les activités qui trouveront dans ses boutiques restent stigmatisées par cette infamante origine.

Un certain parti politique aurait mieux fait de se taire... à moins qu'il ne joue à un jeu bien connu des étudiants : placer un mot un peu compliqué et hors sujet dans un discours. « Sex-shop » comme « Libertin » sont aujourd'hui des connotations négatives qu'il est bon d’attribuer ses adversaires.

On peut en pleurer, mais il faut sans doute mieux en rire !

Un couple de libertins australiens qui soulève un problème. Une recherche sur Google sur les mots clefs « Australia », « Aussie », « Swinger »... produit toujours le même résultat : cette vidéo.

N'y aurait-il qu'un seule couple libertin de l'autre côté du Monde ?